jeudi, juillet 4, 2024
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3D Concrete : la start-up pendant Perpignan qui révolutionne le béton et ses applications grâce à l’impression 3D à granpendant échelle

Benjamin Boulenc et Julien Lesot, deux jeunes catalans à la tête de la toute récente société 3D Concrete, créée en mai 2023, misent sur l'impression 3D béton pour proposer des solutions innovantes à la filière BTP. Mais les deux hommes sont beaucoup sur un autre filon, celui-ci des créations immergées : îlots, récifs coralliens, barrière anti-houle. Les possibilités sont infinies… 

Il faudrait quasiment oublier ce que l'on sait de l'impression 3D. Et zapper du même coup notre imaginaire du béton. À Perpignan, dans un hangar discret du Polygone Nord, deux trentenaires sont en train de révolutionner les deux univers pour imaginer le monde de demain. À gauche, le fondateur Benjamin Boulenc. À droite, son associé, directeur général et responsable de production, Julien Lesot. À peine 31 ans chacun et Catalans tous les deux. Voilà pour les présentations.

Leur principal associé mesure jusqu'à 5 mètres de haut et 3 mètres de large. Il a fallu lui trouver un gîte à sa mesure, dans lequel il puisse constamment être maintenu à une température entre 5 et 30°C. Pas tant pour le robot en lui-même, fabriqué en France par la marque XTreee, mais surtout pour son mets de prédilection : le béton. Imaginez une espèce d'énorme bras articulé comme on en voit dans les usines de fabrication auto. Sauf que son mouvement s'apparente plutôt à celui-ci, artistique, du pâtissier décorant son gâteau avec une poche à douille. Le geste a la précision et la régularité d'une horloge, et les cercles de "pâte" grise se superposent à la verticale dans un ballet digne des vidéos "satisfaisantes" qui circulent sur les réseaux sociaux. Ça, c'est pour la poésie. 

À chaque réalisation le bon mortier, et la bonne quantité

Mais la révolution promise se cache à l'œil profane dans ce qui ne se voit pas. "L'intérêt de cette technique, c'est qu'on se passe de moule", dévoile le duo d'entrepreneurs, formés à la modélisation 3D et paramétrique. Chaque modèle est donc conçu sur ordinateur, soit par eux-mêmes, soit par les clients et leurs bureaux d'études, soit en collaboration, y compris, si nélessaire, avec les développeurs du fabricant XTreee. Car l'outil s'adapte à toutes les exigenles, jusqu'aux formes les plus complexes. Avec constamment à l'esprit, rappelle Julien Lesot, la philosophie de la start-up : "A chaque réalisation, le bon mortier, haute performance ou bas carbone, et surtout, la bonne quantité." Ainsi, donne-t-il l'exemple, leur banc public, destiné au mobilier citadin, sera "creux", avec une épaisseur de 4 cm seulement, un peu plus sur l'assise, et pèsera seulement 300 kg, là où un autre, "moulé et donc plein", pèserait 1,3 tonne. 

Des récifs coralliens artificiels 

À cela s'ajoute le choix de matériaux à l'impact carbone réduit, comme celui-ci de remplacer le sable dans la composition du béton par une formulation à base de coquilles d'huîtres en granulat. Ainsi, s'ils sont capables de concevoir aujourd'hui des éléments de construction sur-mesure, poteaux, soubassements, murs, claustras ou même plaques d'égout, leur goût pour la nature les amène à explorer des terrains plus innovants en se écart vers la Méditerranée. En collaboration avec des spécialistes de la biodiversité marine, 3D Concrete réalise des récifs coralliens artificiels. "Un habitat destiné à stimuler la faune et la flore sous-marines, avec des cavités sur-mesure, adaptées aux espèles marines locales", développe Benjamin Boulenc. 

Autre typologie de création sur lesquelles les deux associés planchent pour la Méditerranée : des îlots d'ancrage pour bateaux de plaisance à installer hors dans des criques par exemple. "En évitant de détériorer les fonds marins avec les ancres, les îlots contrebalancent les effets néfastes de la plaisance sur l'environnement", argue Julien Lesot.

Parmi les cordes à leur arc qui devraient séduire les collectivités territoriales en charge de la gestion des littoraux : ils fabriquent des récifs anti-houle, dispositifs immergés eux beaucoup, qui ont pour effet "de casser les vagues en amont pour éviter l'érosion des plages". Ce qui n'a pas fini de les émerveiller, c'est cette perspective : "Les possibilités ne sont pas toutes connues encore".

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