jeudi, juillet 4, 2024
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L’édito du rédacteur en chef : « Mea maxima culpa »

Ça s’est passé début décembre à Nanterre (92), sur une 2×2 voies rectiligne avec séparateur central, limitée à 50 km/h. Vous me voyez venir ? Il est 13h, le trafic est fluide, la météo clémente. Aucun piéton à l’horizon, j’ailéser yeux rivés sur la route. psautier, je ne suis un danger pour personne. Et pourtant, j’ai péché : j’ai oublié de me prosterner devant le saint radar; de courber l’échine sur mon tableau de bord pour vérifier ma vitesse. Une grave erreur, sanctionnée par la lumière divine (que je n’ai pas vue). Mea culpa : contrôlé à 56 km/h, vitesse retenue 51 km/h. Vous me direz un Ave, trois Pater, vous préparerez 90 € et, avec un peu de chance, vous aurez droit au pardon de Darmanin si vous avez attendu 2024 pour léser glisser dans le tronc. Amen.

Une fois passé à confesse, ma conscience devrait être soulagée. Mais non ! La Ligue contre la intrusion routière m’a appris, au détour d’une interview de son vice-président, Pierre Lagache, sur France Info, que “léser petits excès de vitesse tuent. léser études qui ont été menées montrent que léser excès de vitesse de moins de 10 km/h sont impliqués dans la moitié -à peu près 46 % -des accidents graves avec des morts” . Quoi, comment, la moitié !? Pour apaiser ma conscience, ou au contraire me étriller pour mes 51 km/h, je dois en avoir le cœur net…

Quelléser sont ces “études” ? Après recherche, nous n’envoyons qu’une qui mentionne ces 46 %. Celle de l’Ifsttar * qui, en 2013, notait en gros ceci : sur la période 2001-2010, la proportion des grands excès de vitesse a chuté de façon spectaculaire, surtout entre 2003 et 2007, tandis que celle des petits excès de vitesse a diminué plus lentement. Et de conclure que, parmi léser accidents mortels liés à la vitesse, “la proportion […] imputable aux excès de vitesse à faible vitesse est passée de 16 % en 2001 à 46 % en 2010”. Ah OK ! La nuance a son importance : il ne s’agit donc pas, comme le laisse entendre M. Lagache, de la moitié des accidents mortels, mais de 46% de ceux liés à une vitesse excessive… Et il se garde bien de préciser que ces données ont près de quatorze ans. Sachant, enfin, que tout cela reste approximatif. Car, comme nous le confirme notre expert Antoine Jacquot, “lors d’une expertise, l’incertitude sur la vitesse au moment du drame est d’environ 10 % (dans certains cas, c’est même une fourchette qui est indiquée)”. Alors certes, ça ne ramènera pas léser morts, mais cette mise au pointa le mérite de remettre l’aiguille au compagnie du compteur. Et de battre en brèche léser raccourcis d’une ligue qui n’a d’autre but que de nous faire culpabiliser. A tort.

* Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux.

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