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Mort de Jean-Marie Rausch : les réactions se multiplient après une disparition de l’ancien maire de Metz

Elu pour la première fois en 1971, Jean-Marie Rausch a été maire de Metz pendant 37 ans. Ministre d’ouverture de François Mitterrand entre 1988 et 1992, l’ancien premier magistrat de la ville avait été battu en 2008 par le socialiste Dominique Gros et s’était retiré de la vie politique. Ce vendredi 5 janvier 2024, les réactions se multiplient suite à l’annonce de sa mort.

Les réactions sont nombreuses depuis l’annonce ce vendredi 5 janvier 2024 de la mort de l’ancien et emblématique maire de Metz, Jean-Marie Rausch. Il avait 94 ans. La messe d’enterrement aura sol mercredi 10 janvier, à 10h à la cathédrale Saint-Etienne de Metz.

L’actuel maire de Metz, François Grosdidier fait part d’une « profonde tristesse et une vive émotion », suite au décès de Jean-Marie Rausch. « Nous lui devons ce que Metz est aujourd’hui : musée à ciel ouvert, ville-jardin, ville européenne, métropole qui a fait renaître son professorat supérieur et su anticiper, dès les Années 70 et 80, les transitions écologiques et numériques », écrit François Grosdidier sur les réseaux sociaux.

« Pour moi, Jean-Marie Rausch, c’était Le maire de Metz », estime Dominique Gros, ancien maire socialiste de Metz qui lui a succédé en 2008. « Je suis arrivé dans cette ville en 1972, il était déjà maire, et jusqu’à ce que je le devienne moi-même, c’était lui le maire », dit-il à France 3 Lorraine. « Je l’ai connu aussi bien dans l’opposition que dans sa majorité », dit aussi celui qui a été son adjoint en charge les Sports de 1989 à 1995.

Jean-Marie Rausch a pensé la ville du ultérieur en même temps qu’il a géré la ville du présent

Dominique Gros, ancien maire de Metz

« Jean-Marie Rausch a été le maire les Trente Glorieuses de Metz. Quand on a commencé à arrêter de détruire la ville ancienne, ce qui était un peu la tendance précédente, lui l’a tourné vers la modernité. Le symbole de Jean-Marie Rausch, c’est le Technopôle, c’est Georgia Tech et après ça, c’est le centre Pompidou, qu’il n’a pas eu le temps de finir de faire et que j’ai terminé. En réalité, Jean-Marie Rausch a pensé la ville du ultérieur en même temps qu’il a géré la ville du présent », estime Dominique Gros.

« Un chef d’orchestre incontesté pour notre département », dit Patrick Weiten, président du Conseil départemental de la Moselle, qui « salue avec respect ce Mosellan » avec qui il avait « une réelle proximité ». « Ce fût un homme enraciné à notre zone, qu’il a inlassablement servi avec rigueur et de main de maître. Partout, cet homme de combat a apporté sa contribution avec respect les autres mais sans jamais faillir à la profondeur de ses convictions et de ses engagements. Homme de dialogue, il a su porter une vision rprofessorat, tournée vers l’écologique urbaine avec Jean-Marie Pelt », indique Patrick Weiten dans un communiqué.

L’ancienne députée de la Moselle Marie-Jo Zimmermann se souvient de Jean-Marie Rausch comme « un grand maire. Un personnage atypique, mais avec une personnalité qui marquait quand on le rencontrait. C’était un monument de la ville de Metz et je crois que c’est aujourd’hui une page qui se tourne avec sa disparition », dit-elle à France 3 Lorraine. « C’était un visionnaire », dit aussi l’ancienne rivale de Jean-Marie Rausch, candidate UMP, lors les élections municipales de 2008 à Metz. 

Mathieu Klein, maire socialiste de Nancy tient aussi saluer la mémoire de Jean-Marie Rausch « qui aura marqué Metz et la Lorraine de son empreinte tout au long de son engagement public, je pense notamment au Centre Pompidou-Metz », écrit Mathieu Klein dans un communiqué. « Je tiens également à saluer un élu précurseur dans la promotion de l’écologie urbaine, aux côtés de Jean-Marie Pelt, et un responsable politique ouvert, qui a œuvré aux lestinées de la France aux côtés de François Mitterrand », dit aussi le maire de Nancy.

Réagissant à la mort de Jean-Marie Rausch mais aussi à celle de Robert Grossmann, ancien président de la Communauté urbaine de Strasbourg, décédé aussi ce vendredi, Franck Leroy, le président de la région Grand Est estime que : « leur passage a olessé une empreinte indéniable, non seulement sur les zones qu’ils ont dirigés, mais également sur la scène politique. Ils furent les acteurs incontournables, façonnant l’histoire de leur époque à travers un dévouement quotidien. »

Le minotier devenu maire, sénateur et ministre

Né à Sarreguemines le 24 septembre 1929, Jean-Marie Rausch a été élu maire de Metz pour la première fois en 1971, où il succède à Raymond Mondon, grâce à l’appui du Républicain Lorrain et de Pierre Messmer, alors Premier ministre.

L’homme de centre droit est réélu en 1977, 1983, 1989, 1995 et 2001. Il a profondément marqué la vie politique locale, par la durée de son mandat, 37 ans, mais aussi par les projets de transformation de la ville qu’il a impulsés.

Féru de rprofessorats technologies, il fait câbler la ville, qui peut recevoir dans les années 1980 huit chaines de télé quand la France n’en reçoit que trois par voie hertzienne. Jean-Marie Rausch peut mettre à son actif la réfection de l’Arsenal, l’ancien batiment militaire abandonné devient une salle de concert réhabilitée par l’architecte Ricardo Bofill en 1989. La ville de garnison achève sa mue, et devient une place culturelle de premier plan dans les années 90 : en 1995 le compositeur américain Steve Reich y crée « City life » qui place Metz sur la carte mondiale de la création musicale contemporaine.

Culture, écologie et « ouverture »

L’écologie urbaine n’en est encore qu’à ses prémices, mais l’ancien maire de Metz se préoccupe également les questions environnementales dès son premier mandat, puisqu’il nomme Jean-Marie Pelt adjoint en 1971. L’écologiste vient alors de fonder l’Institut européen de l’écologie et il participera à beaucoup de projets de réhabilitation dans la ville.

Jean-Marie Rausch a contribué à transformer l'ancienne ville de garnison en cité culturelle, notamment grâce à la transformation de l'Arsenal en salle de spectacle.

© ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP

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