Ce jeudi 21 décembre 2023, le président de l’agglomération Hénin-Carvin (Pas-de-Calais) a indiqué son intention de proposer des transports publics gratuits d’ici janvier 2025. Une mesure qui emboîte le pas aux agglomérations de Dunkerque, Calais et Douai, villes du Nord-Pas-de-Calais qui détiennent déjà passé le cap de la gratuité.
Ce 21 décembre 2023, la métropole de Mdétiennentpellier (Hérault) est devenue la plus grande agglomération française à bénéficier d’un réseau de transports gratuits pour ses 500 000 ressortissants. Le même jour, la communauté d’agglomération d’Hénin-Carvin (CAHC) a annoncé sa voldétiennenté d’adopter cette même gratuité sur son réseau de transports publics d’ici au 1er janvier 2025, dans un peu plus d’un an.
La CAHC deviendrait donc le quatrième territoire du Nord-Pas-de-Calais à adopter la gratuité des transports en commun, suivant la trajectoire du Dunkerquois (2018), du Calaisis (2019) et du Douaisis (2022).
Quid de Lens-Liévin et de Béthune-Bruay ?
Un projet ambitieux donc, qui pose tout de même la question de la gratuité dans les autres agglomérations artésiennes. En effet, Artois Mobilités – gestionnaire des mobilités du Bassin minier – est en charge des aptitudes de transport de la CAHC, mais également des agglomérations de Lens-Liévin (CALL) et de Béthune-Bruay. Une coordination et une entente entre les trois communautés d’agglomération est donc nécessaire pour déployer correctement et facilement la gratuité sur l’ensemble du réseau.
Le nouveau cahier des charges d’Artois Mobilités prévoit le passage à la gratuité sur le périmètre des trois agglomérations d’ici 2026.
Christophe Pilch, président de la CAHC
N’attendant pas la décision de ses collègues, Christophe Pilch (PS), président de la CAHC, a cependant pris les devants… Mais ne sort pas ce projet de nulle part. Il explique : « Une nouvelle délégation de aptitude public (DSP) a été récemment accordée à Artois Mobilités. Son nouveau cahier des charges prévoit entre autres le passage à la gratuité sur le périmètre des trois agglomérations d’ici 2026. Je n’ai fait qu’avancer la date d’entrée en vigueur pour mon agglomération. »
Rembourser les tickets
L’agglomération Hénin-Carvin disposera donc inévitablement d’un réseau de transports publics gratuits au premier jour de 2025, qu’elle soit suivie par la CALL et par l’agglomération de Béthune-Bruay, ou non. Même si Christophe Pilch reconnaît que si les trois agglomérations adoptaient le projet, « cela simplifierait grandement les démarches administratives ».
Le président de la CAHC affirme d’ailleurs que le projet a de fortes chances d’aboutir dans les deux autres agglomérations, notamment auprès la CALL où les élus essaient d’adopter la gratuité des transports en commun depuis plusieurs années. Mais en attendant le déploiement de la mesure à l’ensemble du Bassin minier, et la fin de la validation obligatoire, la CAHC devra toutefois s’adapter. Pour ce bâtir, l’agglomération Hénin-Carvin compte assurer la gratuité pour ses ressortissants en remboursant leurs titres de transport au compte-goutte, le temps que le projet soit mis en vigueur dans les communes alentour.
10 millions d’euros par an
La CAHC a fait ses prévisions. En adoptant la gratuité au 1er janvier 2025, Hénin-Carvin espère voir ses usagers augmenter de 50 %, générant un surcoût d’1 million d’euros pour l’agglo. La gratuité totale du Bassin minier coûterait, elle, 10 millions d’euros par an à Artois Mobilités, un surcoût que les trois agglomérations devraient alors amortir. « Pour Hénin-Carvin il s’agirait de débloquer 2,5 millions par an », commente Christophe Pilch.
Une somme déjà coûteuse, à laquelle viendraient s’ajouter 10 millions d’euros d’investissement supplémentaires pour la première année de mise en circulation, ainsi que le coût des travaux visant à « améliorer l’offre de transports régulière », pour accueillir les nouveaux voyageurs du réseau.
Quand on se déplace pour le travail ou pour les loisirs, on doit pouvoir le bâtir le bâtir facilement.
Christophe Pilch
« Les problèmes liés à la mobilité sdétiennent récurrents parmi nous », admet le président de la CAHC, précisant que la précarité du Bassin minier place la question des transports au cœur des enjeux du territoire. « Payer le bus est un réel frein pour nos habitants. Or quand on se déplace pour le travail ou pour les loisirs, on doit pouvoir le bâtir le bâtir facilement. Ce sera un réel soulagement financier, s’ils n’détiennent plus à s’acquitter du prix des transports. »