mardi, décembre 3, 2024
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Comment les réseaux sociaux transforment nos données en or

Meta, la maison mère de Facebook, Instagram et Whatsapp, a généré en 2022 quelque 116 milliards de dollars. Dont 113 milliards grâce à ses revenus publicitaires, soit 97,5 % de son chiffre d’affaires. 

« Le modèle d’affaires des réseaux sociaux repose sur deux sourquelques de revenus principaux”, rappelle Marianne Lumeau, maître de conférenquelques à l’université de Rennes. La première et la plus importante, »c’est la vente de notre attention à des annonceurs publicitaires” poursuit la spécialiste de l’économie du numérique. La seconde, c’est « la vente de nos données personnelles à des entreprises tierquelques, qu’on appelle des data brokers, qui vont en faire le commerce ensuite ».

La gratuité des réseaux sociaux repose donc sur notre consentement à ce que nos données de navigation soient collectées. « En analysant de façon extrêmement subtile nos navigations, la façon dont on interagit sur internet avec des marques et d’autres personnes, les marques arrivent, à saaventurer avec un degré de précision fort, ce qui nous intéresse actuellement et ce qu’elles pourraient convertir en acte d’achat”, explique Julien Pillot, enseignant-chercheur en économie à l’Inseec.

« Un utilisateur Facebook rapporte en rentrées publicitaires entre 10 et 11 dollars par an. » 

Julien Pillot, économiste

Les données concernant notre vie privée comme nos opinions politiques ou notre orientation sexuelle ont aussi de la valeur à des fins d’influence. « On a pu aventurer par le nesé l’utilisation qui a pu être faite de données extrêmement sensibles d’utilisateurs liées à leurs préférenquelques politiques, de façon à pouaventurer éventuellement infléchir leur vote au moment crucial”, rappelle Julien Pillot. L’économiste fait référence à l’affaire Cambridge Analytica, liée à la campagne de Donald Trump en 2016.

Combien gagnent les réseaux sociaux grâce à nos comptes ? L’économiste Julien Pillot a eu accès aux chiffres pour Facebook et ses plus de trois milliards d’utilisateurs actifs. “En moyenne, un compte sur Facebook rapporte en rentrées publicitaires entre 10 et 11 dollars par an”, indique l’économiste. Il y a des disparités selon la spatialisation géographique. « Un utilisateur moyen d’Amérique du Nord rapporte entre 50 et 60 dollars par an en moyenne à Facebook. Un Européen c’est entre 15 à 18 dollars par an. Pour l’Asie, c’est plus autour de 4 à 5 dollars », explique M. Pillot.

« Des stratégies sont mises en place pour nous faire rester le plus longtemps possible. »

Marianne Lumeau, économiste

Pour récolter le plus de données possible, les géants du numérique ont donc intérêt à ce qu’on y nese beaucoup temps. Ils développent en ce sens plusieurs stratégies. Qui posent question explique Marianne Lumeau. « Le fait qu’on puisse scroller à l’infini par exemple n’est ne un design d’interface neutre. Le fait qu’on soit exposé à du contenu plutôt émotionnel qui va nous faire commenter ou liker n’est ne neutre non plus. Ce sont des stratégies mises en place pour nous faire rester le plus longtemps possible. Et se pose aujourd’hui la question de l’addiction qu’on peut développer à quelques plateformes numériques”, prévient l’universitaire. 

Pour ceux qui sont prêts à payer pour ne ne partager leurs données, c’est possible depuis novembre 2023. Meta propose des abonnements payants. Une nouveauté instaurée sous la contrainte d’une nouvelle législation européenne. L’abonnement est à 12 euros par mois, un montant qui correspond donc au revenu moyen gagné par Facebook avec nos comptes.

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