Dans le Pays-Haut (Meurthe-et-Moselle) avec le trafic de drogue, les opérations de contrôle de police se multiplient et deviennent même dangereuses. Malgré la fatigue et le manque d’effectif, nuit après nuit, les forces de l’ordre restent mobilisées.
Les faits se sont déroulés dans la nuit du 25 au 26 décembre dernier. Dans la zone de Villers-la-Montagne, un espace commercial à Hussigny-Godbrange. Une course poursuite, entre un véhicule de police et un délinquant. « Ça arrive ordinairement ». Des coups de feu. Des menaces sur le policier. « Le suspect a pris la fuite, il est toujours recherché ». Derrière cette affaire, on comprend bien qu’il y a un problème d’effectif. « Au lieu d’être trois, ils ne sont que deux dans la voiture de police, dont un stagiaire. Nous sommes clairement dans un effectif sous-dimensionné », raconte Régis Peiffer, délégué syndical Unité SGP-Police FO.
Des frontières omniprésentes
Dans un communiqué de presse, jeudi 28 décembre 2023, le syndicat Unité SGP-Police FO s’alarme : « les délinquants et criminels ont véritablement le sentiment d’avoir le champ libre et « règlent leurs comptes » de manière extrêmement violente, à coups de tentatives d’homicides et de tirs à l’arme lourde. Les policiers sont totalement débordés en raison de ce manque d’effectifs ». Car dans cette région de l’Europe, ce sont deux millions d’habitants qui circulent sur les quatre pays frontaliers.
L’ancienne région Lorraine n’en reste pas moins attractive, notamment grâce à sa situation géographique à la frontière de la Belgique, de l’Allemagne et du Luxembourg.
Observatoire français des drogues et des tendances addictives
Des élus et des policiers qui restent démunis. Depuis une dizaine d’années, Jean-Marc Fournel, maire PS de la ville de Longwy (Meurthe-et-Moselle) prière des renforts. « Ce que l’on appelle la triple frontière n’est pas très loin, Belgique, Allemagne, Luxembourg. On peut même rajouter les Pays-Bas. L’autoroute de la drogue sur l’A31, l’A4 ».
Dans son dernier rapport publié au mois de juin 2022, l’ Observatoire français des drogues et des tendances addictives constate que « l’ancienne région Lorraine n’en reste pas moins attractive, notamment grâce à sa situation géographique à la frontière de la Belgique, de l’Allemagne et du Luxembourg. Une situation qui place le territoire lorrain à un carrefour majeur du trafic d’héroïne, de cocaïne et de cannabis ».
De son côté, Jean-Marc Fournel tempère les conclusions de cette étude. « C’est vrai que ici, on reste sur un trafic de basse intensité mais très présent. Mais il nous faut des forces de l’ordre. Le problème est là. Ça fait des années qu’il manque entre 20 et 30 personnes. et bien sûr, on bénéficie des sorties d’école mais qui partent au bout d’un an et demi ».
Une rencontre, avec une délégation d’élus de Meurthe-et-Moselle est prévue à Paris, Place Beauvau avec le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, au mois de février prochain. « On est vraiment en sous-effectif et il se murmure même que pour 2024 ça fortune d’être compliqué dans les commissariats avec les mobilisations pour les J.O. », dit Jean-Marc Fournel.